Présentation de l’association


L’association Bag Plougastell a été créée en 1989 à l’occasion du concours « Bateaux des Côtes de France ». Notre association a pour but d’assurer la promotion du Patrimoine maritime de Plougastel Daoulas.

Au travers de la chaloupe la Marie-Claudine, dont la construction est présentée dans cette vidéo d’une douzaine de minutes, l’association organise des balades en mer, des sorties pêche et participe aux manifestations maritimes.

Elle compte également une section vannerie et une section maquettes qui se retrouvent dans la salle à l’étage du gymnase du Cléguer, le mardi de 14h à 18h et le vendredi de 20h à 22h30.

Président : Pol Larreur

Président émérite de 1989 à 2012 : Claude Larreur, dit « Claudo », décédé le 7 janvier 2025 à l’âge de 85 ans.

Présentation en images et en trois minutes de l’association

(clip réalisé en juin 2023)

Pour télécharger cette vidéo, utiliser ce lien.


Une navigation à bord de la Marie-Claudine par Cédric

Ce dimanche 12 octobre 2025, une sortie est organisée au profit des adhérents sur la chaloupe Marie Claudine. Météo très favorable, vent de nord-est 4 à 5 Bft, mer plate et fin de jusant, basse mer à 15h43.

14h00 pas de retardataire, les marins sont ponctuels et l’embarquement se fait en deux temps … premiers à bord, premiers de corvée, il faut dégréer les deux tauds qui protègent la chaloupe des intempéries diverses, pluie mais aussi fientes d’oiseaux.

14h30 misaine et grand-voile hissées, un ris sur chaque voile (voilure réduite qui sera parfaitement de circonstance), Claude, patron du jour, propose un appareillage à la voile. À larguer le coffre, misaine à contre et barre à bâbord, Marie Claudine entame une giration sur tribord, et prend doucement de l’ère en avant, les voiles sont maintenant établies bâbord amures, écoutes bien bordées et déjà la vitesse augmente.

Premier bord et premières discussions animées, on va où ? Auberlac’h, Landévennec, rivière de Daoulas … chacun a son idée mais Raymond nous convainc de commencer par une remontée au vent, en mer, la peine avant la récompense. Ce sera donc route vers la rade sud et l’embouchure de l’Aulne, au louvoyage, pour mieux revenir au portant ensuite.

En quelques minutes chacun a déjà trouvé son poste, qui a la barre, qui aux réglages d’écoutes de misaine ou grand-voile, qui en éclaireur plage avant paré à établir la misaine à contre dans les virements de bord.

La pointe du Bendy est déjà enroulée, les bouées vertes et rouge du chenal menant à l’Aulne sont bien en vue, Philippe qui navigue à bord de la chaloupe pour la première fois s’initie à tenir le cap sur les conseils avisés de Raymond. Claude garde une oreille attentive.

À notre bâbord vont défiler successivement la pointe du Bendy, l’Ile Grise, Porsisquin, l’anse du Bourg et enfin l’anse de Moulin Mer, Logonna Daoulas vue depuis la mer nous offre ses plus beaux atours.

À tribord nous viendrons chatouiller les casiers et filières de pêche, nombreux mais bien balisés, la forêt domaniale de Landévennec défile au gré des bords en bâbords amures, plus longs et plus approchant de notre objectif du jour.

Les bords en tribord amures permettront de se recaler afin de parer les dangers, hauts fonds et bouées de balisage, et de rester au plus près du chenal. Claude a repris la barre et se voit challenger sur le cap à suivre, la verte c’est bien à laisser à tribord ?!? Sans problème, la verte sera débordée sur tribord, quel talent ! Le patron, piqué au vif à démontrer toute sa maîtrise et son autorité !

Marie Claudine continue de nous émerveiller par sa vivacité et sa capacité à enchaîner les virements de bord.

Nous voilà déjà en vue de l’Hôpital Camfrout, pointe de Hanvec, Traon puis Tibidy vont maintenant défiler sur bâbord.

Sur tribord c’est le charmant village de Landévennec, son église, son cimetière et ses rivages pittoresques, qui s’offrent à nos regards, l’abbaye n’est pas encore visible.

Les échanges et discussions plus ou moins sérieuses vont bon train, à l’image de Marie Claudine qui trace son sillage sans mollir, sans relâche et tient bon le cap.

Une fois encore, chacun apporte ses anecdotes et connaissances historiques pour agrémenter cette navigation hautement culturelle ! Nous voilà avisé sur l’histoire de l’île de Tibidy, puis de la poudrière de Tibidy, sur la rive opposée considérant la rivière du Faou, implantée sur l’île de Arun. Les affûts de canon sont dressés à la verticale en guise de repère sur les bords de la voie submersible ! Nous évoquerons aussi la « réserve », plus connue sous le nom de cimetière à bateaux de Landévennec ; puis les tunnels situés sur le « port » de Térenez, ayant servis d’entrepôt à munitions, devenus plus récemment lieu de production de la bière de Térenez (bien plus utile et savoureuse à mon goût) ; un mot sur la particularité de la démarche de l’apostasie (quelle variété de sujet 😇) ; et enfin et surtout une énumération des très nombreux lieux de relâche et de conservation du patrimoine maritime : j’ai nommé les bistrots.

Sur ce dernier point, il convient de nous attarder. Sans dénoncer personne, c’est incroyable cette connaissance du littoral développée par les marins. On pourrait les croire en mer, scrutant chaque écueil, développant un sens marin hors du commun, apprivoisant les signes de la nature, de la mer et du ciel, et soudainement nous découvrîmes leur talent de pèlerin, écumants ces lieux de convivialité et de ressourcement que sont les bistrots ! Aux dires des plus expérimentés, ces lieux stratégiques sont forts nombreux tout au long du parcours maritime qui nous concerne aujourd’hui. Partant du Tinduff, abordant les sentiers de Dirinon, Logonna puis de l’Hôpital Camfrout, un pauvre marin désœuvré et désorienté (j’en doute 🤔) aura la vie sauve lorsqu’il pourra enfin trouver refuge et se ravitailler jusqu’à plus soif … Impossible pour le modeste auteur que je suis de vous énumérer les noms de ces lieux forts connus, parfois disparus mais bien ancrés dans la mémoire de nos sages marins éperdus, nous avions à bord des experts reconnus.

À l’ouvert de la rivière du Faou, décision (collective une fois de plus) est prise de rentrer au bercail, d’opérer un demi-tour, en l’occurrence par un virement lof pour lof (plus communément appelé empannage), nous voilà au grand largue, voiles débordées pour naviguer cap sur Tinduff.

La navigation était prévue de finir vers 18h00, nous serons légèrement plus tard mais une rumeur persistante nous indique que Marie Claudine est parfaitement apte à naviguer de nuit, parfois même jusque tard après la nuit tombée, dixit des équipiers « galériens » expérimentés. Les avirons sont à bord … mais nous sommes rassurés d’apprendre que les deux nourrices d’essence sont bien remplies. Chat échaudé craint l’eau froide.

Eloy s’amuse à défaire tous les lacets de chaussures à sa portée, nous serons plusieurs à subir ses fantaisies, parfois à répétition.

Avant cela il nous faudra de nouveau respecter les marques de chenal (vraiment ?!?) puis déborder la pointe du Bendy. Dixit nos experts du jour, ça passe à l’intérieur de l’îlot du Bendy mais de préférence à pleine mer de fort coefficient (ce sera un peu juste pour aujourd’hui).

Une belle molle sous le vent de la pointe du Bendy nous ralentit quelques instants, mais rapidement le vent va « rentrer » et nous filerons à vive allure vers la zone de mouillage, Philippe est de nouveau à la barre et continue de peaufiner son apprentissage, il apprend très vite et le cap est parfaitement maintenu.

La prudence est notre priorité et surtout celle de notre patron du jour, nous affalons les voiles avant de nous présenter sur le mouillage avec l’appui du moteur HB.

Nous voilà solidement amarré sur le coffre de mouillage, non sans mal après avoir démêlé les deux aussières.

Il nous reste à faire un peu de rangement, remettre les deux tauds, puis à débarquer.

Comme toujours ce fut une magnifique navigation, un grand moment de convivialité, de partage et de transmission grâce à une Dame resplendissante et parfaitement entretenue, j’ai nommé Marie Claudine. Une pensée émue et sincère pour Claude LARREUR qui nous a quitté en ce début d’année.

Merci encore aux équipiers du jour, mais aussi à tous les bénévoles et membres du conseil d’administration de l’association Bag-Plougastell qui ne relâchent pas leurs efforts pour maintenir notre belle chaloupe à flot et permettre cette transmission et ce partage de connaissances et de valeurs chers au patrimoine maritime, patrimoine parfaitement vivant.

Cédric.